Le Japon a toujours été aux côtés des pays africains » : l’appel du ministre japonais des Affaires étrangères

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À un mois de la 9e édition de la Conférence internationale de Tokyo sur le développement de l’Afrique (Ticad 9), Takeshi Iwaya, ministre japonais des Affaires étrangères, détaille les grands axes d’une coopération que son pays veut développer dans de nombreux domaines, de la santé à l’éducation, en passant par les nouvelles technologies, et notamment l’intelligence artificielle.

SENEGAL-JAPAN-DIPLOMACY-EDUCATION Le ministre japonais des Affaires étrangères, Takeshi Iwaya, et le ministre sénégalais de la Formation professionnelle, Amadou Moustapha Ndieck Sarre, lors d’une visite du Centre de formation professionnelle et technique Sénégal-Japon à Dakar,  avril 2025.

En février, je me suis rendu en Afrique du Sud, à la réunion des ministres des Affaires étrangères du G20 qui, pour la première fois, était présidée par un pays africain. En avril, j’étais au Sénégal, où j’ai visité le Centre de formation professionnelle et technique Sénégal-Japon (CFPT-SJ), où plus de 7 000 étudiants ont été formés en quarante ans. À chacune de ces visites, j’ai ressenti le dynamisme du continent, ainsi que l’immense potentiel d’un avenir en co-construction pour le Japon et l’Afrique.

Lancée dès 1993, la Conférence internationale de Tokyo sur le développement de l’Afrique (Ticad) a contribué à éveiller l’intérêt de la communauté internationale à l’égard du continent africain. Depuis plus de trente ans, le Japon n’a cessé de soutenir l’idée d’un développement durable en Afrique, conduit et réalisé par l’Afrique elle-même. En conformité avec les principes de « partenariat » et de « réappropriation », nos investissements portent en particulier sur le développement des ressources humaines, sur la croissance du secteur privé, sur les infrastructures de qualité et sur la sécurité humaine.

Nouvelles attentes dans la coopération technologique

Lors de notre rencontre, en avril, le Premier ministre sénégalais, Ousmane Sonko, a salué le modèle de développement japonais en ces termes : « Celui qui enseigne à pêcher, au lieu de simplement donner du poisson, est un exemple pour le Sénégal. » Le Japon a toujours été aux côtés des pays africains, partageant leurs vues sur les défis auxquels ils sont confrontés pour mieux chercher ensemble les solutions à apporter.

En mars, lors de la rencontre avec les représentants du corps diplomatique africain au Japon, j’ai constaté qu’il existait de nouvelles attentes spécifiques de la part des pays africains pour la coopération technologique japonaise dans les domaines de l’intelligence artificielle (IA) et du numérique. La IXe édition de la Ticad mettra justement l’accent sur la « cocréation de solutions innovantes » face aux défis de l’Afrique d’aujourd’hui, dans les domaines dans lesquels les technologies et le savoir-faire japonais pourraient être mis à contribution : l’IA et la santé numérique.

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Parmi les exemples de coopération, on peut citer la promotion de l’agriculture numérique, qui optimise l’utilisation de l’eau et des engrais en exploitant les images satellites et les analyses de sols. Le Japon soutient également la généralisation des visites prénatales virtuelles pour les femmes enceintes, via une plateforme numérique de santé maternelle et infantile. D’autres projets sont menés en partenariat avec des entreprises japonaises de haute technologie, comme la détection et l’élimination des gîtes larvaires des moustiques vecteurs du paludisme, à l’aide de l’IA et de drones. Nous souhaitons élargir bien davantage ces initiatives afin d’établir les bases du codéveloppement entre le Japon et l’Afrique, grâce aux solutions locales qui en émaneront.

Le développement industriel de l’Afrique sera aussi abordé par le prisme de la création d’emplois et d’une croissance durable du secteur privé. Il s’agira de ce point de vue de chercher à mobiliser des fonds privés, à promouvoir la mise en œuvre de la Zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf), à renforcer l’intégration régionale et toutes les connexions intra- et extra-africaines, dans un souci d’inclusivité des jeunes et des femmes.

Renforcer l’intégration économique

La réalisation de la transformation économique et sociale de l’Afrique, prônée par l’Agenda 2063 de l’Union africaine (UA), en particulier la croissance inclusive et l’intégration économique, nécessitera une coopération étroite entre les secteurs public et privé. La Ticad 9 sera l’occasion pour de nombreuses entreprises japonaises de présenter leurs activités. Plus de 300 membres du secteur privé seront présents et nous attendons la signature de nombreux protocoles d’accord entre les entreprises japonaises et africaines.

Pour les jeunes et les femmes, le Japon continue de promouvoir la formation des générations futures, les échanges humains et culturels. Plus de 200 séminaires et symposiums vont donner la parole, dans le cadre de la Ticad 9, à des institutions internationales, des centres de recherche, des ONG, des collectivités locales et des membres de la société civile. Nous espérons que ce rendez-vous permettra de lancer des pistes concrètes dans la résolution de problèmes en Afrique, et de créer des opportunités d’affaires et de renforcement des capacités.

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